En février 2018, la 70e guérison miraculeuse de Lourdes est reconnue par l’Eglise. Sœur Bernadette Moriau s’est confiée dans un livre, « Ma vie est un miracle », au journaliste Jean-Marie Guénois que nous avons rencontré.
Le 11 février 2018, Mgr Jacques Benoit-Gonnin déclare « prodigieux-miraculeux » la guérison de sœur Bernadette Moriau. Comment percevez-vous cette déclaration ?
Jean-Marie Guénois. Je l’ai trouvée courageuse. Mgr Benoit-Gonnin aurait pu ne pas franchir le pas théologique où l’évêque de Beauvais prend la responsabilité devant Dieu et devant les hommes de qualifier – au nom de toute l’Eglise catholique – de miracle la guérison inexpliquée, en l’état actuel de la science, de soeur Bernadette Moriau. Il prend cette décision dans un acte de prière humble où il a imploré un discernement à travers la Bible. Il a reçu l’évidence. Il a statué. Ce geste m’impressionne, car certains évêques ont peur des manifestations surnaturelles.
« Sans le savoir, notre société, déboussolée, est assoiffée d’un Dieu qu’elle refuse pourtant. Derrière notre « modernité », il y a une attente folle de Dieu. »
Sœur Bernadette Moriau a-t-elle été favorable à un projet e livre ?
Cette religieuse discrète ne voyait pas l’intérêt de mettre son histoire sur la place publique. Elle s’en est remise à l’Eglise. Sa supérieure et l’évêque de Beauvais l’ont alors encouragée pour l’évangélisation. Elle a accepté dans l’obéissance.
Parlez-nous de cette soeur…
Elle a du caractère. C’est une femme d’action, passionnée par l’annonce de Jésus. Mais c’est avant tout une femme transparente. Si elle a quelque chose à dire, elle n’hésite pas. Cette transparence fait aussi qu’elle ne retient rien pour elle des grâces reçues. Elle donne tout. Elle est comme branchée sur le Christ et Marie mais sans être exaltée, elle garde les pieds sur terre. C’est le secret de sa joie.
17000 exemplaires vendus… En êtes-vous étonné ?
C’est un signe. Sans le savoir, notre société, déboussolée, est assoiffée d’un Dieu qu’elle refuse pourtant. Derrière notre « modernité », il y a une attente folle de Dieu.
Le livre est traduit en plusieurs langues. Elle a rencontré le Saint-Père à Rome le 21 janvier, puis rejoint l’Angleterre pour un congrès médical… Sœur Bernadette évangélise ?
Cette notoriété ne l’a pas changée d’un iota. Les salles ou églises combles s’enchaînent, sœur Bernadette arrive là, toujours aussi fraîche de l’Esprit saint. Elle parle. Et repart, telle qu’elle est, simple, parce qu’elle sait qu’elle doit tout à Dieu. Ce message est universel. Au fond, elle ne parle que de Dieu. Et de son incarnation. D’où le choc : Dieu, c’est donc vrai !
Que dit cette guérison de Dieu ?
Dieu est pour tous. A commencer pour les plus abîmés, de l’âme ou du corps. Donc vraiment pour tous.
Propos recueillis par Julien Serey
Peuples du Monde n°483
« Ma vie est un miracle » de Bernadette Moriau, avec Jean-Marie Guénois, éditions JC Lattès