Dans une interview fin 2014 pour la chaîne KTO, le cardinal Taglé expliquait dans un grand sourire que la réussite de l’évangélisation, c’est d’accepter de mourir pour sa foi. « Leur sang est l’eau qui permet aux graines de la foi de toutes les générations de grandir. C’est un témoignage de la profondeur de l’évangélisation. »
Cette phrase prend une signification forte aujourd’hui. L’Eglise connaît une crise profonde. L’institution est chahutée, bousculée. Les chrétiens sont désemparés.
Nous devons le reconnaître. L’Eglise est faite d’êtres humains qui sont parfois faibles et cèdent au péché. Certains ont blessé, abusé, humilié. Ils n’ont pas été dignes des engagements qu’ils ont pu prendre.
Pourtant, devons-nous lâcher l’Eglise voulue par le Christ ? Nous ne sommes pas à la hauteur du Christ. Nous ne sommes pas toujours cohérents avec l’enseignement des Évangiles. Mais nous croyons en Celui qui n’a jamais faibli, qui est mort sur la croix le Vendredi saint pour nous sauver, pour nous racheter. C’est Lui que nous devons regarder. Le matin de Pâques, il est ressuscité, il a vaincu les forces du mal et nous a offert l’espérance. Notre foi, c’est Jésus Christ. Alors, suis-je prêt à le suivre aujourd’hui ? A accepter la calomnie et la mort ? Nous sommes héritiers de ces premiers chrétiens morts pour l’annonce de l’Évangile, de ces missionnaires courageux qui ont porté la Bonne Nouvelle car « Malheur à moi si je n’annonce pas l’Évangile » (1 Co 9,16).
Oui, l’institution est bousculée. Mais je dois me convertir, essayer d’être cohérent entre ma vie et ma foi. Soyons courageux et soyons des témoins de Jésus dans notre vie de tous les jours.
Peuples du Monde sera le journal de ces témoignages-là, des vies ordinaires au service du Christ, de la rencontre de l’autre. Nous voulons relayer la lumière d’une vie dont l’Évangile est un exemple, dont le message est une vie vécue.
« Nous attendons de pouvoir être des grains de blé et des instruments pour le salut de l’humanité, en suivant l’exemple des martyrs. Même si notre foi est toute petite comme une semence de moutarde, Dieu lui donnera la croissance et l’utilisera comme un instrument pour son oeuvre de salut » (Lettre pastorale des évêques de Corée, mars 2016)
Julien Serey – Peuples du Monde n°483