Originaire du Burkina Faso, l’abbé Eric Traoré a été ordonné le 19 juillet 2003 à Dédougou. Prêtre « Fidei Donum » dans le diocèse de Saint-Dié, il est curé modérateur de la paroisse Notre-Dame-du-Val-de-Meurthe.
Quand êtes-vous arrivé en France ?
En septembre 2015. J’ai d’abord été nommé vicaire, une année, afin de terminer mes études en théologie et spiritualité à l’université de Lorraine à Metz, puis curé de la paroisse Notre-Dame-du-Val-de-Meurthe qui compte dix communes dans la zone montagne des Vosges.
Quel souvenir gardez-vous de l’accueil qui vous a été fait en arrivant en France ?
Une anecdote : le dimanche de mon accueil à la paroisse, à la fin de la messe, quatre enfants d’à peine 6 ans sont venus spontanément vers moi en me souhaitant la bienvenue. Ça m’a fait vraiment chaud au cœur. J’avoue que j’ai été bien accueilli par la population. J’ai eu la chance de tomber sur un curé qui venait de passer une trentaine d’années au Tchad comme missionnaire. Comme un père, il a su me mettre le pied à l’étrier. Je lui en suis reconnaissant. Je suis également reconnaissant à tous ses paroissiens qui n’ont ménagé aucun effort pour mon intégration.
Que vous manque-t-il ?
Comme on dit ici dans les Vosges, j’ai le temps long de mon pays le Burkina, surtout en ces moments difficiles qu’il traverse. Je prie pour que la situation sécuritaire s’améliore.
Quelle est votre espérance aujourd’hui ?
Quand je pense à l’Eglise de France, il me vient à l’esprit cette image : la racine de Jessé de laquelle surgira un rameau (livre d’Isaïe 11,1). L’Eglise de France est semblable à la racine de Jessé. Il suffit d’ouvrir les yeux pour voir déjà les bourgeons éclore.
Comment évangéliser aujourd’hui en France ?
Comme ne cesse de nous le rappeler le Saint-Père, le pape François, l’Eglise a besoin d’être témoin de l’amour et de la miséricorde du Christ en descendant et en rejoignant l’homme dans les périphéries de la cité. Le défi actuel de l’Eglise de France et d’Europe, c’est comment gagner la jeunesse, l’intéresser à la cause de Dieu, sans travestir le message de l’Évangile.
Gardez-vous une fraternité avec des prêtres venus du Burkina ?
Bien sûr, aujourd’hui, il est aisé de garder le contact afin de ne pas se sentir seul et isolé. Aussi, nous essayons, quand le temps le permet, de nous rendre visite. Avec certains, nous avons décidé d’animer un groupe dénommé « les paroissiens du Net ». C’est une paroisse virtuelle. Nous nous sommes donné pour mission de contribuer à la formation spirituelle de nos frères et sœurs chrétiens à travers les homélies que nous postons aux temps forts de la liturgie chrétienne.
Peuples du Monde n°485