Philippe Le Guillou, la foi et l’espérance

Philippe Le Guillou est un écrivain qui n’a pas peur de professer sa foi. Il est l’auteur de nombreux roman comme Le Dieu noir ou Le pont des anges, mais aussi de vies de saints comme Guénolé ou Philippe Néri. Dans son dernier livre La pierre et le vent, il transmet un beau témoignage.

Ce livre est une proposition de votre éditeur. Pourquoi avoir accepté »ce que je crois » ?

Philippe Le Guillou. J’ai accueilli la proposition de François Maillot, qui est un ami, avec joie et inquiétude. Il m’a fallu plusieurs mois pour que je me mette au travail : il y avait l’ombre écrasante de Mauriac, la crainte de ne pas être à la hauteur de la commande et de l’enjeu, la peur aussi de se dévoiler parce que, dans un livre comme celui-ci, la dissimulation et l’esquive n’ont pas leur place.

« La raison d’être d’un texte comme celui-ci est de manifester avant tout qu’on n’a ni honte ni peur d’être et de se dire chrétien, bien au contraire… »

Nous pouvons y lire une ode à la fidélité, à l’aspiration de la transcendance, à réenchanter les vies à travers une perspective supérieure. Vous proposez la foi et l’espérance pour révélation, pensez-vous que cela puisse être entendu de nos contemporains ?

Je l’espère et je vous dirai que j’ai surtout écrit ce livre dans cette perspective. Certes, il y a mon parcours, mon modeste exemple, mais je veux surtout livrer ici un témoignage, rendre compte d’un cheminement, transmettre. Je connais évidemment les difficultés de l’époque, l’indifférence ou les réticences de nos contemporains. La raison d’être d’un texte comme celui-ci est de manifester avant tout qu’on n’a ni honte ni peur d’être et de se dire chrétien, bien au contraire…

« On dira ce qu’on voudra, la présence des prêtres est fondamentale » : y a-t-il une nécessité à le répéter ?

Une nécessité criante, ardente. Je connais de nombreux prêtres, j’en compte beaucoup parmi mes amis proches. Pas d’Eglise sans pasteurs, ces passeurs de la Parole vivante et du Paraclet. J’ai eu la grâce de fréquenter à partir de 1985, l’archevêque de Rennes, ancien évêque de Beauvais, Mgr Jullien. C’est lui qui m’a fait revenir à une pratique religieuse régulière. Je brosse son portrait dans La pierre et le vent. Depuis l’avent de 1985, je n’ai jamais perdu le chemin. Mgr Jullien, d’autres prêtres ensuite ont eu une importance décisive dans ma vie et mon itinéraire spirituel.

Vous évoquez la sainte « au premier plan de votre chapelle intime » : sainte Thérèse de Lisieux. Que peut-elle encore nous dire aujourd’hui ?

La foi éperdue, le vertige d’aimer, la folie de Dieu. La petitesse et l’humilité, les brouillards du doute aussi. Bref, elle nous dit l’essentiel d’une vie qui se donne tout entière et se consume dans le brasier de l’espérance et de l’Esprit.

Propos recueillis par Julien Serey

Peuples du Monde n°484

Philippe Le Guillou, La pierre et le vent, éditions Tallandier

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