Extrait du discours du pape François à l’occasion de la remise du prix Charlemagne attribué chaque année par la ville d’Aix-la-Chapelle aux personnes ayant le plus contribué aux idéaux de la construction européenne. 6 mai 2016, à Rome.
« Je rêve d’un nouvel humanisme européen, d’un « chemin constant d’humanisation » requérant « la mémoire du courage, une utopie saine et humaine ».
Je rêve d’une Europe jeune, capable d’être encore mère : une mère qui ait de la vie, parce qu’elle respecte la vie et offre espérance de vie.
Je rêve d’une Europe qui prend soin de l’enfant, qui secourt comme un frère le pauvre, et celui qui arrive en recherche d’accueil parce qu’il n’a plus rien et demande refuge.
Je rêve d’une Europe qui écoute et valorise les personnes malades et âgées, pour qu’elles ne soient pas réduites à des objets de rejet improductifs.
Je rêve d’une Europe où être migrant ne soit pas un délit…
Je rêve d’une Europe où les jeunes respirent l’air pur de l’honnêteté, aiment la beauté de la culture et d’une vie simple…
Je rêve d’une Europe des familles, avec des politiques effectives, centrées sur les visages plus que sur les chiffres, sur les naissances plus que sur l’augmentation des biens.
Je rêve d’une Europe qui promeut et défend les droits de chacun, sans oublier les devoirs envers tous.
Je rêve d’une Europe dont on ne puisse pas dire que son engagement pour les droits humains a été sa dernière utopie. »
Peuples du Monde n°484