Acte de consécration du diocèse de Beauvais à Notre Dame

Notre Dame de Senlis

Vierge Marie,
À l’ombre de l’Esprit, tu as été associée à l’œuvre du Salut. D’une manière particulière, tu y as consenti, lorsque l’Archange Gabriel est venu te visiter ;
Avec Joseph, tu as accompagné toute la croissance de Jésus. Tu as gardé et médité dans ton cœur ce que tu voyais et entendais de lui.
Au terme de sa vie terrestre, tu étais au pied de la croix. Il t’a confié son disciple bien aimé, et Il t’a confiée à lui.
Au jour où il envoya l’Esprit Saint promis sur ses apôtres, tu étais là, au milieu d’eux.

Depuis 20 siècles, tu accompagnes la vie et le témoignage des disciples de ton Fils, et, comme une Mère attentive et aimante, tu intercèdes pour eux afin qu’ils poursuivent la mission qu’Il a confiée à son Église.
En ce pays de France, de nombreuses fois, tu t’es manifestée aux chrétiens pour les soutenir et les encourager.
Dans les terres de l’Oise qui composent notre Église diocésaine, sans cesse, tu as manifesté ta proximité et ta tendresse.

Aujourd’hui, Vierge Marie, nous nous tournons vers toi, dans l’inquiétude où nous sommes, et dans la confiance en toi, qui habite nos cœurs.
Alors que nous avancions ensemble sur de nouveaux chemins pour vivre et annoncer l’Évangile de ton Fils avec fidélité et audace, nous avons été blessés par des révélations d’abus, perpétrés par des membres de l’Église. Et maintenant, nous voici confrontés à une grave pandémie virale qui affecte toute notre vie sociale et notre vie en Église. Devant restés chez nous, nous sommes comme perdus. Nous voyons les détresses émerger autour de nous, sans savoir bien comment les rejoindre et leur porter remède. Nous voyons le courage des soignants et de beaucoup de personnes, mais nous voyons aussi les risques qu’-ils prennent pour eux et leur entourage. Si nous pouvons prier, chez nous, nous ne pouvons plus puiser dans l’eucharistie et la rencontre fraternelle, les forces dont nous avons besoin pour tenir. L’isolement des malades, notamment âgés, malgré l’attention et le dévouement des soignants, ajoutent à leur détresse, à celle de leurs familles, à la nôtre.

Dans ces bouleversements et cette angoisse, nous nous tournons vers toi, Vierge Marie, Mère de Jésus, Notre Mère.
Au jour où l’Archange Gabriel est venu t’annoncer l’incarnation du Sauveur promis à Israël, (Luc 1,26-38) humblement, tu as répondu « Que tout se passe pour moi selon ta parole ». Aide-nous à faire, comme toi, confiance au Seigneur, à l’accueillir dans nos vies, même si nous ne comprenons pas tout de sa parole, ni des chemins par lesquels Il veut nous conduire.
Au jour des noces de Cana (Jean 2, 1-12) tu as vu que la fête de l’amour pouvait mal tourner. Apprends-nous à voir les détresses du monde et à les présenter humblement à ton Fils. Tu es allée voir les serviteurs des noces et tu leur as dit, « Tout ce qu’il vous dira, faites-le ». Aide-nous à devenir, comme toi, des serviteurs attentifs à la parole de ton Fils, et disponibles à ce qu’il veut faire avec nous.
Au jour de la Passion de ton Fils (Jean 19, 25-27), tu étais près de lui pour l’accompagner, le soutenir, le consoler. Apprends-nous à nous rendre proches, qu’elle qu’en soit la manière, des personnes qui souffrent, qui sont marginalisées, exclues ; qui sont condamnées, méprisées. Aide-nous à donner la place qui leur revient aux petits et aux pauvres. Apprends-nous à aimer notre prochain comme Jésus nous le commande.
Aux jours où il n’était plus là, au Temple de Jérusalem ou dans tous ces lieux où il se rendait habituellement, tu demeurais dans la salle haute, pour y veiller dans la prière (Actes des Apôtres 1, 13-14). Aide-nous à demeurer fidèles et persévérants dans la prière, où que nous soyons, sûrs, comme toi, que le silence n’est pas oubli ni désintérêt de Dieu pour notre humanité.
Au jour de la Pentecôte (Actes des Apôtres 2, 1-41), tu étais au milieu des disciples rassemblés, et tu as accompagné leur témoignage. « Ce Jésus, [que vous avez crucifié], Dieu l’a ressuscité. Nous en sommes témoins. » (Ac 2, 32). Apprends-nous à dire et manifester par toute notre vie, en toutes circonstances, sous la conduite de l’Esprit Saint, la dignité de l’être humain, la beauté de la vie, la victoire de l’amour. Aide-nous à être des « passeurs d’espérance » dans notre monde. Humblement, courageusement.

Vierge Marie, Notre Mère, nous rappelant la consécration du diocèse de Beauvais, il y a un peu plus de 100 ans, par Mgr Douais et par Mgr Le Senne, en temps de guerre, dans la situation de pandémie et de confinement où nous nous trouvons, et avec notre désir d’accueillir et de servir Jésus, ton Fils, comme toi-même :

Aujourd’hui, ô Marie,
Mère de Jésus et notre Mère,
nous t’offrons, à nouveau, ces terres de l’Oise :
Viens encore y demeurer !
Protège-les !

Que ta foi, ta disponibilité à l’Esprit Saint,
et ton amour pour les humbles et les petits
nous inspirent et nous soutiennent ;
Que nous sachions témoigner, en toutes circonstances,
de la joie de connaître et de servir ton Fils Jésus ;
Que nous osions inventer de nouveaux chemins
pour qu’advienne une société plus juste et plus fraternelle
et que s’accomplisse en nous, l’œuvre de salut réalisée en Ton Fils Jésus.
AMEN

 

+ Jacques Benoit-Gonnin, évêque de Beauvais, Noyon et Senlis

Beauvais, le 25 mars 2020

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